le pouvoir du mental

20k Genève citation

Les 20km de Genève : une grande leçon pour moi. 

Pour vous raconter cette histoire, je dois faire un petit retour en arrière. Au printemps, j’ai participé à mon tout premier triathlon : une très belle experience et l’organisation proposait un tirage au sort pour gagner notamment des dossards pour diverses courses. Coup de chance, j’ai reçu un dossard pour les 20 kilomètres de Genève. Jusqu’à présent, j’avais participé à des courses de 7 ou 10km, mais jamais plus. Un nouveau challenge sportif à relever.

Je me suis entrainée plusieurs semaines, plusieurs mois, j’ai d’ailleurs suivi un programme avec un coach – je vous prépare un article sur le sujet-. Si vous avez envie de découvrir mes indispensables pour la course à pied, j’ai partagé mes conseils et mes habitudes récemment.

2 jours avant, j’ai envisagé de changer de dossard pour choisir le format 10km. J’avais envie d’aller à un cours de yoga dans un studio de Genève, de voir des amis et le timing avec le 20km ne collait pas. Mais au fond, j’avais peur d’affronter des trombes d’eau, du dénivelé (plus important sur le 20 que sur le 10), de courir tôt le matin (je suis une coureuse du soir, surtout pour les longues distances ou les performances), que ma douleur à la jambe ne revienne et qu’une telle distance soit trop importante et engendre une blessure plus complexe. 

J’ai hésité jusqu’au dernier moment et devant le stand des dossards, je me suis ressaisie, je me suis dit que je pouvais le faire.

Impossible de m’endormir la veille du départ, j’ai d’ailleurs reçu un mail à 23h me disant que je pouvais encore changer de dossard une heure avant la course…

Courte nuit de 2h à 6h. Petit déjeuner au réveil, excitation, zéro stress. 

Je m’échauffe tranquillement, course, gammes, puis je me dirige vers le sas de départ. Je prends quelques instants pour faire du breathwork et de la méditation.

Je n’avais pas mon téléphone pour plusieurs raisons (forte pluie, aucun réseau en Suisse) alors j’avais emporté mon iPod que j’utilisais il y a des années. Je l’allume, j’entends 30 secondes de musique puis un bruit très étrange, comme s’il avait grillé. Et il ne se rallume plus. Le départ est dans moins d’une minute et je comprends que je vais devoir courir sans musique. Impossible pour moi.

Sur 3km, j’ai envie de pleurer, de faire demi tour, je n’arrive pas à poser mon pied par terre, ma jambe me fait souffrir. J’entends ma respiration, mes pas, les autres coureurs. Je me dis que c’est la pire course de ma vie et en plus, ça grimpe… je ressors deux fois mon iPod, la dernière est la bonne, je vois le voyant s’allumer à la fin du 3e kilomètre.

Je souris, je dis merci à voix haute en levant les bras vers le ciel, je bondis, je double, je suis surexcitée et je n’ai plus mal. Je profite de chaque kilomètre, je suis heureuse de voir le public nous encourager, je garderai un sourire sur mon visage jusqu’à la ligne d’arrivée.

Il y a du vent, mes pieds plongent dans des flaques, je pourrais essorer mes chaussettes, je suis trempée mais finalement contente qu’il pleuve, je n’avais pas couru sous la pluie depuis longtemps et en fait, j’adore cette sensation. De me sentir vivante, de combattre les éléments, de me dépasser. Je suis fière de moi, je me dis que je tiens le coup et je dépasse même de bons coureurs. Je vois le meneur d’allure des 1h45 derrière moi et je réalise que je vais y arriver en moins de 2h : j’ai le vent de face pour les derniers kilomètres, mais ma chanson préférée dans les oreilles, je la repasse 3 fois en boucle et je finis en 1h42. 

J’aurais pu faire mieux si j’étais partie correctement, sans problème technique. Un problème technique qui s’est transformé en problème psychologique et qui m’a fait comprendre la puissance du mental, de la volonté et qu’un petit grain de sable peut faire dérailler toute la machine. 

(illustration de l’article Etsy)

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